Zone pélagique : Définition, couches, flore et faune

La zone pélagique (du grec « mer ouverte ») désigne la colonne d'eau située au-dessus du fond marin. Elle s'étend de la surface jusqu'à des profondeurs d'environ 10 000 mètres et présente des conditions différentes à mesure que la profondeur augmente : pression plus élevée, température plus basse, luminosité et concentration en oxygène, ainsi que des variations dans la concentration de sels et de nutriments tels que le fer, le calcium et le magnésium. La zone pélagique exclut les eaux situées au-dessus des plateaux continentaux, c'est-à-dire la zone littorale ou intertidale et la zone néritique.

La zone pélagique est subdivisée en cinq régions verticales qui ont chacune des caractéristiques différentes :

• Zone épipélagique : elle s'étend de la surface de la mer jusqu'à une profondeur de 200 mètres. C'est la zone où la lumière du soleil pénètre. S'y produit la photosynthèse.
• Zone mésopélagique : elle s'étend de 200 à 1000 mètres de profondeur. À ce niveau, la zone aphotique commence et, bien que la lumière du soleil pénètre encore, la lumière se dissipe au fur et à mesure que la profondeur augmente. La photosynthèse ne s'y fait plus.
• Zone bathypélagique : également connue sous le nom de zone bathyale, elle s'étend de 1000 à 4000 mètres de profondeur. Dans cette région, il n'y a pas de lumière solaire, à l'exception de la présence d'organismes bioluminescents. La pression hydrostatique augmente, la température baisse (elle est en moyenne de 4 °C) et la concentration d'oxygène dissous diminue.
• Zone abyssopélagique : la zone abyssale s'étend de 4000 à 6000 mètres. Elle est caractérisée par une absence totale de lumière. La température oscille entre 2 et 3 °C. Il n'y a pas d'oxygène mais de fortes concentrations de nutriments tels que l'azote, le phosphore et la silice, issus de la décomposition de la matière organique dans les couches supérieures.
• Zone hadopélagique : la zone hadale va jusqu'à 11 000 mètres de profondeur et elle est connue pour les célèbres fosses marines. La plus profonde est la « fosse des Mariannes », située dans l'ouest de l'océan Pacifique.

Image: https://www.aquaportail.com/dictionnaire/definition/1241/pelagique

Bien que la flore soit un concept qui inclut à proprement parler les espèces de plantes vasculaires indigènes ou exotiques, nous ferons une exception dans cette section et inclurons des organismes tels que les algues et les dinoflagellés (protistes) et les cyanobactéries (bactéries), c'est-à-dire des organismes qui habitent cette zone océanique et qui ne sont pas des animaux. La flore de la zone pélagique est abondante dans les couches supérieures (zone épipélagique) en raison de la disponibilité de la lumière solaire qui permet le processus de photosynthèse. La flore présente dans cette zone est représentée par :

• Phytoplancton : il comprend des microalgues telles que les diatomées, les dinoflagellés et les cyanobactéries. Ces organismes sont les principaux producteurs primaires de cette couche.
• Macroalgues flottantes : dans les zones proches de la côte et à des profondeurs où la lumière du soleil pénètre, on trouve des macroalgues. Certaines, comme les algues rouges ou rhodophytes (embranchement des Rhodophyta), peuvent se trouver à des profondeurs de 100 mètres et, dans des cas exceptionnels, jusqu'à 250 m. Ces espèces appartiennent en fait au règne des Plantae.
• Herbes marines : Les herbes marines sont des écosystèmes sous-marins constitués de plantes angiospermes. Quelque 66 espèces classées en 4 familles sont reconnues aujourd'hui. Certaines sont exclusivement marines, comme les espèces appartenant aux familles Zosteraceae, Posidoniaceae, Cymodoceaceae.

Dans les autres sous-niveaux de la zone pélagique, la luminosité diminue considérablement et, par conséquent, la photosynthèse n'est pas possible et la vie est principalement maintenue par la décomposition de la matière organique provenant des niveaux supérieurs.

Les organismes qui vivent dans cette zone sont connus sous le nom d'espèces pélagiques et elles sont généralement regroupées en différentes catégories :

Necton

Groupe d'organismes, généralement de grande taille, qui nagent activement dans les océans et les mers. Ils possèdent certains mécanismes qui leur permettent de se déplacer de manière ciblée et de contrer les courants forts. Ils habitent la colonne d'eau dans les premiers mètres de profondeur et sont indépendants du fond. Bien qu'ils puissent rester près des profondeurs à un moment donné, ils se déplacent continuellement le reste de la journée. Les espèces les plus courantes sont :

• Les crustacés, tels que les crabes.
• Les céphalopodes, comme les calmars et les pieuvres.
• Les poissons osseux, comme le thon, les sardines et le saumon.
• Les poissons cartilagineux, comme les requins et les raies.
• Les reptiles marins, comme les tortues de mer.
• Les siréniens, comme les dugongs et les lamantins.
• Les pinnipèdes, comme les morses, les otaries et les éléphants de mer.
• Les cétacés, tels que les baleines, les orques et les dauphins.

Plancton

Organismes petits ou microscopiques situés à la base de la chaîne alimentaire, qui ne peuvent pas surmonter les courants océaniques et qui sont généralement transportés par ces derniers. Certaines espèces autotrophes de microalgues, comme les diatomées et les dinoflagellés, les cyanobactéries et d'autres organismes, constituent le phytoplancton ou plancton « végétal » ; d'autres, comme les protozoaires, les mini-crustacés, les larves d'éponges, les mollusques ou les échinodermes, constituent le zooplancton ou plancton animal, qui, contrairement au phytoplancton, se nourrit de matière organique en décomposition.

Animaux des grands fonds

Au-delà de la zone mésopélagique, la vie animale est réduite, mais elle existe. Certains des organismes les plus rares vivent à ces profondeurs dans des conditions extrêmes, par exemple :

• Les céphalopodes, comme les pieuvres géantes (genre Grimpoteuthis) et les calmars géants (genre Architeuthis).
• Les poissons, tels que le poisson-crochet (famille des Ceratiidae), le poisson-lanterne (Myctophum punctatum) et l'escargot des mariannes (Pseudoliparis swirei).
• Vers tubicoles géants (Riftia pachyptila)
• Araignées de mer (Pycnogonida)

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